Le symptôme, pour se souvenir qui on est, ce qu'on fait là, quel est notre job, notre affaire. Un truc en filigrane. On peut détecter les faux. Les faux court les rues. Vu que le symptôme a mauvaise presse : fais pas ci! Fais pas ça! Tu devrais... Tu devrais pas... Ils ont même réussi à priver Sartre et Gainsbourg de cigarette. Le symptôme, ton symptôme, c'est ta signature sensorielle secrète.
Pas de symptôme, pas d'artistes! Pas de Joyce, de Rilke, de Bacon , ni de Rimbaud, ni de Boltanski, encore moins de Schubert, de Miles Davis ou de Debussy. Le fascisme c'est l'aversion totale pour le symptôme : le symptôme-rat, le symptôme-poux.
Connais ton symptôme, attrapes par les couilles et ne le lâches plus. Valeur sûre : tu ne peux pas faire autrement.
Pierre Babin