vendredi 28 mai 2010

La crasse, de n'être pas né...

Un politique. Un prétendant, il veut occuper le trône (C'est la merde!) du Royaume de France. Il offre une de ces interviews qui distillent non point la vie mais la mort. Il est interrogé sur le scandale des centres de rétention en outre-mer ; des hommes, des femmes et des enfants sont retenus (Quand je vous dis que c'est la merde!) dans des centres (Vidéo : vidéo diffusée le 18 décembre 2008) entassés sur des nattes, à même le sol, dans des salles fermées par des grilles, dans des conditions d'hygiène inhumaine.

Le prétendant est interviewé dans le journal de France 3, le 18 décembre 2008. L'homme vous débite un laïus sur les conditions inacceptables « d'enfermement » (hic!), incompatibles avec les valeurs de la patrie des droits de l'homme... Et puis... Et puis... dans la deuxième partie du propos, rendant caduc l'indignation première, voilà ce qu'il dit : les Français ont voté, ils ont voté pour une politique, une politique clairement définie de lutte contre l'immigration clandestine. Alors? Alors, il faut qu'ils acceptent « Les dégâts co-latéraux ». Ce Co- (Préfixe signifiant «avec »). Ce « Co- » signifie qu'il faut que vous acceptiez les saloperies qui vont avec ce que vous avez voulu : la politique de lutte contre l'immigration. Et donc, la crasse -inévitable- qui va avec... D'où sur le dos du, « Les Français», LE politique s'exonère de la crasse. Du « vous », « Vous les Français », à « Nous », « Nous les Français », au « On », « On, les Français », impersonnel. C'est de ce « On », « Les Français », né de la loi du nombre qui constitue la saloperie Démocratique (Or nous savons que le cumul des votes de l'opposition et des abstentionnistes invalide ce qu'hypocritement on nomme majorité). C'est de ce « On », qui représente rien et donc Personne (relire « L'Alcibiade » de Platon) que se fonde le politique médiocre. L'homme politique qui cause dans le poste se dépouille (et t'es mort!) de sa subjectivité, pas de « Je », pour un « On » vide.

Pour être précis dans mon propos, je désirai me référer à l'enregistrement de l'interview. Or, surprise! Si vous trouvez la première partie de l'interview sur internet, vous ne trouverez pas le seconde (message sur Youtube : « Cette vidéo a été supprimée pour infraction aux conditions d'utilisation... » ) : Refoulé, censure, effacement. Alors avant qu'il y ait retour du refoulé, donc passage à l'acte (« ce qui n'a pas été symbolisé fera effraction dans le réel », nous dit ce cher Lacan.), la saloperie (Là, quand? Le camp, là, tout de suite, sous nos yeux) je vous demande d'entendre : vous ne pourrez y Copé.

Eric Waroquet

jeudi 13 mai 2010

Assoscission.

Il y a lieu de sortir de l'endogamie. Et, encore, de se séparer.
Trop d'endogamie inhibe et neutralise le désir.
Le "désir neutralisé", bel horizon pour des psychanalystes!

Un lieu n'est pas toujours clos. Le lieu se déplace, groupe tzigane, selon des va et viens. Les mouvements de ces déplacements tiennent lieu d'organisation. Pas d'appartenance, pas de liste, pas de nomination... On connait la musique!

Il suffit que chacun à son tour vienne passer une couche de sa peinture, une couche de quelque chose à formuler, à ex-primer, à ex-hiber, à faire sortir de là, l'endogamie et son in-hibition.

Cette passe peut venir de tout horizon, selon son style singulier. On ne demande pas les papiers. On y vient pour y entendre les tournures de chacun et les faire chanter avec les siennes. L'accord n'est pas requis. Le désaccord est souhaitable pour faire frottement.

Si l'un des fondements de la psychanalyse freudienne est l'infantile, dans l'émergence de la sexuation qui s'engage, on devrait pouvoir prendre acte d'ex-hibition, sans jouer du sur-moi morose ou de la sainte-nitouche hystérique, qui n'ont d'autres desseins que d'in-hiber.

L'enjeu de ces passes successives serait une reformulation plus marquée de l'humain dans sa relation à la sexuation et à la vie sexuelle qui, depuis Freud, ne sont plus que démarques à vil prix.

En cette période de perversion économique, le prix d'un homme dépasse le rachat d'une dette. Qu'est-ce qui vaut que ça prenne si cher?

Pas une association ou une société psychanalytique de plus, qui n'ont jamais rien d'analytique. Elles ont fait leur temps. Celui de la déconfiture et de l'organisation des petits bénéfices. Avec leurs petites manies qui n'en finissent jamais.

Un dispositif, une situation temporaires pour faire de la place à la passe : on y passe et repasse à l'occasion. A plusieurs, parler/penser ce qui arrive. Pas que des "psychanalystes" (si jaloux de cet attribut!). Avec tous. Pourvu qu'ils fassent partager l'expérience de leur médium. A partir de quoi, sur quoi on s'appuie pour parler.

Un groupe libre de passages, lieu polyphonique vivant. Sexué.

Une seule administration : une adresse, des noms, des dates.

group'Hors.

Pierre Babin